1. |
À La Fin
03:02
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À La Fin
Elle sera comment la fin ?
Elle sera comment la fin, quand elle nous tombera dessus ?
De quoi on dira du bien, est-ce qu’on aura tout vu ?
Elle sera comment ta main, dans la mienne ou perdue ?
Est-ce qu’à la fin on se souvient du début ?
Elle sera comment la fin ?
Elle sera comment la nuit, si longue, si soudaine, est-ce qu’elle aura englouti toutes nos peines ?
Elle se prend pour qui la fin, à vouloir avaler nos vies, nos rêves et nos quotidiens ?
Et puis y a tout ce qu’on s’est promis.
Elle sera comment la fin ?
C’est pas que je m’en fous mais quand j’y pense ça me rend flou.
Je préfère qu’on prenne rendez-vous.
Où en sera l’amour, où en sera le chagrin ?
Est-ce que ton cœur sera lourd, quand le mien sera éteint ?
Elle sera comment la fin ?
Je préfère qu’on prenne rendez-vous mais quand j’y pense ça me rend fou.
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2. |
À Quoi Tu Joues ?
03:13
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À Quoi Tu Joues ?
Faut pas qu’on s’arrête, faut qu’on s’évite, comme deux comètes, on va trop vite.
J’ai bu tes paroles, j’ai même mangé tes mots, tous tes mots.
T’étais mon égal, moi ton Lego.
Tu voulais qu’on s’emballe, on ne s’est jamais fait de cadeaux.
Quand on avait des bas, on enlevait le haut.
À quoi tu joues ?
Remets ma tête sur mon cou.
Tu m’as cloué au sol, moi je voulais qu’on s’envole, tous les deux. Mon ciel avait des bleus, couleur d’adieux.
Je t’ai bue comme un alcool, t’aimais quand c’était fort et dangereux. Au départ on s’affole et un jour ça prend feu.
À quoi tu joues ?
Remets ma tête sur mon cou.
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3. |
Mon Absence
04:03
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Mon Absence
Désolé si j’étais absent pour souffler tes trente ans.
T’as rien senti mais j’étais là, c’était moi le vent.
Désolé si j’ai tout manqué, fous rires, chagrins, cette photo floue dans mon jardin et les adieux au chien.
Désolé si l’herbe a poussé, j’ai pas choisi le moment.
Tu peux toujours dire de moi que je reste un monument.
Désolé si je t’ai volé le sourire de maman.
Faut l’avouer, t’es pas doué, c’est pas toi qui lui rends.
Allo là-haut, ici bas.
Allo, allo, t’es plus là.
Allo là-haut, ici bat de l’aile et si t’es un ange, tu sais bien ce que ça change.
Allo là-haut, ici bas.
Désolé si tu ne comptes plus en jours mais en années.
Comment tu veux m’oublier, t’as vu tes oreilles, t’as vu ton nez ?
Et puis désolant, ton caractère.
T’es pas méchant c’est juste un air, un nerf à vif.
Quel genre de père ferait un fils aussi abrasif ?
T’attends un signe, un son, une voix que de toute façon tu n’entendras pas.
Et puis je peux pas t’en vouloir, les loups font pas de brebis même si parfois tu t’égares.
Au marteau je préfère la plume, à l’enclume je préfère le poids des mots.
Au marteau je préfère la plume, au costume je préfère changer de peau.
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4. |
Le Zèbre
03:20
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Le Zèbre
Des girafes au cœur de nos villes, des gibbons dans des cages dorées, pour nous divertir le dimanche quand y’a rien à la télé.
Des félins pour nous regarder rugir, des rapaces qui ont appris à marcher, des ours bipolaires à force de tourner en rond dans un enclos carré.
Des kangourous en mal d’adoration, des pandas roux muets devant nos airs béats.
Des odeurs de popcorn, de chouchous, de lilas, à défaut de licornes car ça n’existe pas, à part tatouées sur nos peaux ou abandonnées sur ce carrousel au fond du zoo.
Toute cette faune immortelle dans nos smartphones, qui est l’animal, qui est l’homme ?
Toute cette foule de mortels qui se passionne, qui est l’animal, qui est l’homme ?
Nos reflets dans l’eau des crocos pour être sûr que le Nil est aussi chaud.
On s’échappe, on est captivé, on capture la captivité.
Et ce tigre qui n’a jamais vu le Bengale, qu’on le like, ça lui est bien égal.
Sous nos belles fourrures la paresse, la tristesse sous nos carapaces, le rhinocéros veut pas qu’on l’embrasse.
Du fil barbelé, du grillage électrifié, des extincteurs pour sauver des espèces en voie d’extinction qui meurent déjà à petit feu.
Tous ces zèbres nostalgiques de leur savane et ces savants qui se pavanent devant la robe de soirée du beau spécimen.
Ne pas nourrir les éléphants, ne pas se pencher en avant, c’est tout ce que la panthère attend.
Maman qui fait l’autruche devant les gorilles en peluche,
Papa qui écrase sa clope en regardant les antilopes tricher à la course pendant que ses gosses lui dévorent la barbe, à l’ombre d’un arbre.
En rosalie, j’ai fait le tour du monde.
Au milieu du septième continent, t’étais heureux de redevenir enfant.
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5. |
Bye Bye
03:08
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Bye Bye
Sur la vitre embuée du bus, je m’amuse à dessiner ton buste.
J’aurais bien voulu faire le reste mais le temps presse et quelqu’un d’autre a pris ma place.
J’ai des souvenirs plein mon sac, des mauvais rôles, un dernier acte. Demain je me lèverai à l’ouest mais le temps passe, qu’est-ce qu’on oublie, qu’est qu’on remplace ?
Bye, bye, bye, pas de nouvelle adresse à donner pour tes représailles. Bye, bye, bye, les allers-retours c’est fait pour les retrouvailles.
Mes doigts à travers le hublot mesurent une dernière fois cette ville.
Je me sens comme un carton fragile, bas, haut, bas, dans le ventre vide de l’oiseau.
Quand je vais passer le portique, mon cœur se mettra à sonner. Ça n’aura plus rien d’exotique à l’arrivée.
Alors, ce siège est bien la dernière chose à laquelle je m’attache. Mais d’où viennent les avions qui se posent, trop de questions ?
On s’enracine ou on s’arrache.
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VILAIN COEUR Lyon, France
Cris & Sofi sont les deux ventricules qui font battre Vilain Cœur. Il écrit, elle compose. Des chansons pop-électro avant tout humanistes. Premier EP disponible, produit par Paul Reeve et mixé par Ian Caple.
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